Auteur : Devilou-chan, l’AUteuse (devilou_chaton@hotmail.com)
Base : Dir en Grey et autres
Disclaimer : Personne n’est à moi, ni les guest qui pourraient apparaître dans cette fic ni, et malheureusement pour moi et heureusement pour eux, les Dir en Grey.
Pairing : Je n’en connais qu’un encore et pourtant je suis l’auteuse (et c’est même pas sûr qu’ils soient ensemble v_v)
Genre : AU, Plutôt sombre.
Déclaration de l’auteur : Chapitre 3 mise à feu ! J’ai encore des doutes quand à mon intention première de ne faire que du shonen ai. J’ai bien envie de glisser quelques détails ‘croustillants’ comme dis Siro-chan^^. Ca serait beaucoup plus marrant et plus simple pour moi de faire comme ça (trop pervertie pour rester sage :p). Enjoy !!
 
 
Pour te sauver du silence
 
 
Chapitre 3 : Sans contrefaçon, je suis un garçon.
 
 
Il prit brutalement son oreiller et s’en servit comme mur anti-bruit en le maintenant sur sa tête. Il ne voulait pas se réveiller, pas maintenant. Un regard en direction du réveil lui appris qu’il n’était que six heures du matin, et considérant qu’il avait passé la nuit à se tourner et se retourner dans son lit, ne s’endormant qu’aux alentours des trois heures, c’était l’heure parfaite pour se rendormir. Mais il ne pourrait pas le faire tant qu’il y aurait ce bruit régulier, entêtant et agaçant. Toutes les trois secondes exactement, il pouvait entendre une goutte s’échapper du lavabo de sa salle de bain, dont la porte était il ne savait pourquoi ouverte.
Cette pensée le fit s’asseoir sur son lit et il regarda avec incrédulité la porte. Il était sûr de l’avoir fermé avant d’aller se coucher pour justement éviter ce genre de parasites durant son sommeil. Puis un détail le frappa. Il s’était couché tard, ou tôt ça dépendait du point de vue, et lui qui avait un sommeil de plomb une fois que le marchand de sable était passé doutait fort d’avoir été réveillé par de simples et enrageantes gouttes.
            Il se leva et entra dans la petite pièce, fronçant plutôt violement les sourcils à cette intrusion dans sa chambre. Il était peut-être un ‘patient’ de cet établissement pour fils de riches, mais il n’aimait pas pour autant qu’on vienne sur son territoire pendant son sommeil.
            Il ferma le robinet fautif et allait grommeler quelque chose quand il entendit la douche s’actionner et se retourna en sursautant et en jurant tout ce qu’il savait, puis se reprit et regarda la cabine qui se trouvait dans un coin de la pièce. Une silhouette sombre était nettement distinguable derrière l’épaisse cloison vaguement transparente.
            Il se précipita dessus et l’ouvrit d’un geste brusque, puis il se sentit reculer rapidement, trop peut-être étant donné qu’il heurta le lavabo, et, déstabilisé, tomba à la renverse contre le mur, se cognant la tête. Il tomba au sol en se la tenant et cette fois il lâcha une flopé de jurons qui auraient rendu admiratifs les plus vulgaires marins du monde. Il releva la tête en entendant du bruit et remercia il ne savait qui que sa mâchoire soit fermement rattachée au reste de sa tête et ne heurte donc pas le carrelage.
            Devant lui se tenait un Kyo aux grands yeux marrons innocents et interrogatifs, la main sur la cloison de la cabine de douche, ses courtes mèches platines dégoulinantes d’eau, et surtout, complètement nu. Die se maudit de rougir comme une midinette tandis que son regard descendait inconsciemment sur son corps, regardant glisser les quelques traces de savon encore présentes de son torse à son…Die ferma les yeux et rabaissa immédiatement la tête, convaincu de s’être métamorphosé en fraise des bois, et se rendit compte qu’il se la tenait toujours entre les mains. Mais c’est pas vrai ?! Qu’est ce qu’il fait dans ma salle de bain ?! Dans ma douche en plus…Argh ! ! Baka ! Hentai ! J’ai mal à la tête maintenant…
            Il sentit alors quelque chose de mouillé se poser sur ses cheveux et rouvrit les yeux. Cette fois sa mâchoire ne résista pas et il la laissa tomber lamentablement au sol, les yeux braqués sur une certaine partie de l’anatomie masculine du petit blond qui s’était agenouillé devant lui et qui semblait s’être aperçu qu’il s’était fait mal. Sa deuxième main vint se poser sur sa joue et Die remarqua qu’il paraissait inquiet. Kyo lui montra alors la main qu’il avait posée sur sa tête et il vit que ses doigts étaient légèrement rougeâtres.
            Die regarda alors sa propre main et s’aperçut que du sang la tâchait aussi. Il allait rassurer le blondinet quand il le vit se relever, prendre un gant de toilette à côté du lavabo, le mouiller, et revenir le lui appliquer délicatement à l‘endroit meurtri. Puis il sentit qu’il lui nettoyait lentement les cheveux, ôtant le sang qui avait pu couler dessus avec une telle douceur qu’il se demanda s’il avait vraiment posé le gant sur la blessure.
            Quand Kyo enleva le gant, il releva la tête pour le remercier et son visage se retrouva à quelques centimètres à peine du sien. Le jeune homme le maintenait toujours de son autre main et il la sentit glisser doucement de sa joue vers son cou, son propriétaire ne détournant à aucun moment son regard indéchiffrable du sien. Die sentit que sa main touchait quelque chose de doux, chaud et humide, et se partagea entre la gêne et l’horreur quand il se rendit compte qu’il avait posé sa main sur sa hanche, et la nature humaine étant ce qu’elle était, il devint plus rouge que sa courte chevelure en sentant une certaine partie de son anatomie tendre le tissu de son caleçon.
            Mortifié, il allait se reculer encore plus contre le mur quand une main vint se poser sur la sienne et remonter doucement jusqu’à son épaule. Cette caresse d’une légèreté affolante le grisa et il avança son visage vers celui de Kyo, les deux hommes ne se quittant pas du regard sous leurs yeux inconsciemment mi-clos.
            Ils les fermèrent tous les deux en sentant le souffle de l’autre sur leurs lèvres, et elles  allaient se toucher quand ils entendirent un objet tomber dans la chambre. Ce bruit dégrisa Die qui se recula vivement et se releva, partant presque en courant de la salle de bain. Une fois dans sa chambre, il regarda autour de lui et vit une ombre bouger sur son lit.
Il allait allumer la lumière quand une main se posa sur son bras, le stoppant net dans son geste. Il n’eut pas le temps de se retourner que Kyo le dépassait et s’asseyait sur son lit. L’ombre se déplaça encore et se frotta contre le peignoir blanc qu’avait revêtu le jeune homme. Die s’approcha à son tour et ne put retenir un sourire en entendant le petit chat noir ronronner en cajolant son maître, debout sur les pattes arrière, les pattes avant posées sur sa poitrine et frottant sa tête contre son cou.
 Quand il vit que Die était aussi dans la pièce, il bondit des genoux de son maître et se jeta sur lui, se frottant contre sa jambe. Le jeune homme se  pencha et le souleva, le prenant dans ses bras comme un enfant, recevant en récompense une séance de léchouilles sur le menton. Il essayait tant bien que mal d’éviter la petite langue du chat mais celui-ci semblait avoir une grande expérience de ce genre de traitement, le lapant dans le cou dès qu’il ne pouvait pas atteindre le menton.
Die pris le chat à bout de bras et failli le lâcher en entendant un éclat de rire venant du lit. Il regarda Kyo avec un certain étonnement, lui qui ne l’avait jamais vu sans son masque d’éternelle indifférence. Son rire était clair, enfantin, et il reposa le chat pour mieux observer son maître. Il était penché en avant, riant toujours pendant qu’il accueillait de nouveau le petit animal sur lui avant de se calmer enfin, sans pouvoir toutefois se départir d’un sourire amusé en caressant la tête du câlineur à poil.
Die les regarda jouer un instant avant de tourner son regard vers la fenêtre et le jour naissant. Il reposa son regard sur le blond et sentit un frisson lui parcourir l’échine. Kyo était étendu sur le dos, ses mains de chaque côté de sa tête, et le regardait fixement. Il avait l’impression qu’il essayait de lire dans son âme en passant par ses yeux et il se frotta le bras dans un geste nerveux.
 
-Pourquoi tu es venu ici ? Je veux dire, ma salle de bain n’est pas la seule de ce manoir ne ? Et comme je suis le seul patient, tu avais l’embarras du choix…
 
            Il se sentait de plus en plus mal à l’aise face à ce regard perçant qui ne le quittait pas et l’irritation commença à monter en lui, doucement certes, mais sûrement. Il attendit quelques instants, instants qui se transformèrent en minutes. Il voyait le chat jouer avec un pan de drap, les murs blancs devenir éclatant sous la lumière du jour qui se faisait de plus en présente dans la vaste pièce, mais aucune réponse ne vint. Le petit blond continuait à le fixer sans rien dire. Et ça commençait sérieusement à l’énerver.
Il allait lui sortir une pique bien acérée quand il le vit se lever et se diriger vers la porte. Arrivé à destination, il se retourna et le regarda de nouveau avant de lui montrer de la tête le bureau qui se trouvait derrière lui et sortit silencieusement.
Die se tourna dans la direction indiquée par le blondinet et resta un moment à regarder ce qui se trouvait dessus, ébahi, et s’en approcha doucement, comme si le petit gâteau au chocolat monté de crème pâtissière et de noisettes allait disparaître si ses gestes se faisaient trop brusques. Il admira un instant la pâtisserie avant de remarquer un bout de papier posé à côté. Il l’amena à la lumière pour mieux distinguer le mot écrit avec une encre argentée : « Merci».
Il sourit légèrement en se rappelant de l’incident du parc la semaine passée et son teint passa au rouge vif quand son esprit dériva sur ce qu’ils avaient bien failli faire dans la salle de bain quelques minutes auparavant. Ce qu’il avait fait était impensable. Il avait failli embrasser un mec. Et même pire se chargeait de lui rappeler son caleçon, moins tendu qu’il y avait cinq minutes, mais toujours tendu. Ce qui le troublait, c’est qu’il avait été…enthousiaste…en le voyant aussi nu que le jour de sa naissance…
 
 
…Non. Il venait de se lever, c’était une réaction biologique normale, rien à voir avec les gouttes d’eau qui tombaient lentement de ses cheveux et qui glissait délicatement sur la peau pâle pour arriver à la courbe de ses fesses et…et arrivées là…elles allaient descendre le long de…Oh. Mon. Dieu.
Il se précipita dans la salle de bain, entra dans la cabine de douche tel quel et fit couler un jet d’eau froide. Il se tourna dans tous les sens, ne laissant aucune partie de son corps au hasard et finit même par prendre le pommeau et le pointer directement sur la superbe bosse qui tiraillait son caleçon.
Une fois le problème réglé, il se sécha et retourna dans la chambre. Il s’assit sur son lit en observant le gâteau distraitement. Il essayait de refaire le point sur sa vie. Il n’avait pas eu de copine pendant quelques semaines avant d’être envoyé ici pour sa ‘réhabilitation’ et le fait d’être enfermé trop longtemps sans autre compagnie que les  deux infirmiers, le directeur et ses deux fils l’avaient quelque peu perturbé. Ses hormones lui jouaient des tours en oubliant qu’il n’était plus un adolescent mais il allait reprendre le contrôle et réfréner ses pulsions.
Et pour commencer, il allait montrer à ce si mignon petit gâteau, dont la couleur lui rappelait les yeux du petit blond, qui était le patron.
 
 
…Dès qu’il aurait de nouveau apprivoisé ses hormones avec une autre douche froide.
 
Mais qu’est ce qu’il m’arrive… ?!
 
 
**************
 
            Die s’assit sous un des énormes cerisiers qui poussait au fond du parc et s’appuya contre en sortant une petite enveloppe de la poche de sa veste. Il allait l’ouvrir quand un souffle de vent plutôt frais le fit frissonner et regretter de ne pas être resté bien au chaud dans sa chambre. Il secoua la tête et décida de passer outre ses stupides préoccupations de confort indignes d’un homme. Sauf qu’un homme digne de ce nom ne s’excite pas après un petit blondinet tout mignon qu’il trouve nu dans sa douche à l’aube et ne manque pas de s’enthousiasmer à ce souvenir !
            Il poussa un grognement rageur et manqua de déchirer la lettre dans son élan. Il la sortit de sa cage de papier et la déplia, faisant tomber une photo. Il la prit entre ses doigts et sourit tristement en observant les visages souriant de son frère et de son cher et tendre. Il la mit dans une de ses poches et entreprit de lire sa lettre. Il fut un peu déçu de la voir plus courte que d’habitude mais remercia quand même mentalement son frère de lui faire garder le contact avec l’extérieur. Surtout aujourd’hui.
            Il se laissa captiver par sa lecture et ne redressa le nez de sa feuille qu’en sentant quelque chose le frôler. Il regarda à côté de lui et sourit en voyant le chaton en manque perpétuel de câlins se frotter contre lui. Il replia la lettre qu’il avait lu au moins trois fois, la replaça dans sa poche, et autorisa le chat à lui grimper dessus. Il reçut encore une fois une séance de léchouilles et des ronronnements à faire pâlir un moteur diesel quand un détail plutôt fâcheux le frappa. Il savait que où qu’il soit, Toshiya n’était jamais seul, ce qui impliquait que son jeune maître devait être dans les environs, et un nœud se forma vicieusement au niveau de son estomac. Il releva la tête et allait repousser le chat quand son cœur fit un véritable bond dans sa poitrine et qu’il se sentit changer de couleur, ne quittant pourtant pas du regard le jeune homme qui lui faisait face.
            Kyo les regardait, immobile, la tête légèrement penchée sur la droite, un petit sourire à peine discernable aux lèvres. Il s’avança vers eux et le chat se détourna de son maître pour reprendre la tâche qu’il s’était imposé. Die ne bougeait plus, ne respirait plus, ne clignait même plus des yeux. Il ne voulait qu’une chose : que ce sale petit fou sorte de son champ de vision avec son câlineur poilu le plus vite possible. Il avait une sainte horreur de rougir et ce petit…mignon…sale gosse blondinet et affreusement angélique avait la sale tendance à lui faire faire ce qu’il n’aimait pas. Il réfréna la petite voix malicieuse qui se cachait dans les méandres de son esprit et qui lui criait haut et fort qu’il n’avait pas l’air de détester Kyo sortant de sa douche à poil et qu’il avait même parut plutôt tenté de goûter la marchandise le matin même.
            Il cessa ses coups de batte de baseball mentaux dans la tête de la petite voix et prit conscience de quelques détails qui ne lui promettaient rien de bon, que ce soit pour lui ou l’autre :
1/ Le bond s’était approché,
2/ Le blond s’était agenouillé à côté de lui,
3/ Le blond avait sorti un mouchoir de sa poche et avait posé sa main sur sa cuisse pour garder son équilibre pendant que
4/ il lui nettoyait le visage et posait ensuite sa main sur son ventre pour faire partir le chat lové sur son entrejambe.
            Il recula sa tête un peu trop vite et se cogna au même endroit que plus tôt dans la mâtinée. Il grimaça de douleur et sentit que le jeune homme le lâchait pour s’écarter un peu de lui. Die posa sa main sur sa bosse et se maudit pour la énième fois de rougir en sentant Kyo si proche de lui.
            Un petit rire lui fit relever le regard et il se perdit dans la contemplation des grands yeux marron pour la seconde fois. Il abaissa inconsciemment sa main et se redressa, se mettant à la hauteur du jeune homme. Il ne comprenait pas du tout ce qu’il lui arrivait, mais regarder dans les deux orbes étonnamment innocents et rieurs lui permettait même d’oublier jusqu’à la raison de sa présence ici.
            Il sortit de ses pensées en voyant une main s’agiter devant lui et se sentit à la fois stupide et heureux en voyant Kyo rire comme un enfant de son air ahuri. Il sourit, embarrassé, et crût être victime de combustion spontanée quand il vit Kyo s’approcher de lui et l’embrasser sur la joue. Puis il le sentit toucher sa blessure du bout des doigts et soupirer quand il n’y vit aucune trace de sang. Il revint à sa hauteur et lui sourit…et bien…Die n’arrivait pas à définir son attitude. Il paraissait presque…timide…à regarder ses mains avec ses joues rosies…
            Rosies ? Il lui releva le visage du bout des doigts et poussa un cri quand le blondinet lui mordit l’index avant de se relever, lui tirer la langue et partir en courant. Ah tu veux jouer à ça ? Et bien tu vas apprendre qui est le meilleur pour jouer à Chat ! Il se leva à son tour et parcourut les environs du regard avant de repérer un éclair doré à travers un buisson. Il s’élança rapidement, et au moment où il allait attraper le blond, celui-ci se défila et courut jusqu’à un autre buisson, se cachant derrière. Die s’avança, avec précaution et l’étrange impression d’être retourné en enfance, et allait sourire quand il entendit un petit gémissement de douleur. Il contourna l’obstacle en appelant le blond mais celui-ci ne répondait pas.
            Il arriva face à lui et le vit se tenir la main, les yeux fermés et s’accroupit devant lui. Lentement, il la lui prit et l’observa. Apparemment il s’était planté une écharde dans la paume et il fit mine de la lui enlever quand Kyo retira son membre endolori et le serra farouchement contre sa poitrine, gratifiant le roux d’un regard outré et plein de défi. Die secoua la tête en signe d’exaspération et l’attrapa par le poignet pour reprendre sa main et l’aider, mais il avait si mal dosé sa force que le petit blond fut emporté dans le mouvement et lui atterrit sur le torse. Le roux n’y fit pas attention, trop concentré sur la main blessée, et retira l’écharde qui s’y était logée.
Il la brandit en signe de victoire puis rabaissa son regard sur le blond, dont les yeux larmoyants lui firent relâcher le bout de bois. Il baissa lentement la tête à la rencontre du petit visage qui lui faisait face. Mais il ne s’en rendit compte que quand il se retrouva à quelques centimètres et qu’une légère pression sur son cou lui indiqua que Kyo y avait posé une de ses mains. Puis il ne pensa plus à rien. Les lèvres posées sur les siennes annihilaient toutes pensées cohérentes en lui et il se sentait englouti par une vague de bien-être et de sérénité qu’il n’avait jamais connu. Il entoura de ses bras la fine taille du jeune homme et goûta les lèvres offertes du bout de la langue, se perdant dans leur saveur sucrée avant de les sentir s’entrouvrir légèrement. Il honora donc la bouche brûlante du petit blond, en goûtant les moindres recoins, tendrement au début, puis plus passionnément quand il sentit Kyo répondre au baiser avec la même ardeur, se collant l’un à l’autre, bienheureusement inconscients du monde qui les entourait, à l’abri de tout derrière le petit bosquet.
Ils se séparèrent à bout de souffle après ce qui leur sembla une délicieuse éternité, se raccrochant à l’autre, comme pris par un étourdissement et Die regarda le jeune homme entre ses bras se lever en évitant son regard. Kyo fit mine de partir mais revint sur ses pas et lui embrassa délicatement le front avant de courir vers le manoir, immédiatement suivi par Toshiya.
Il porta ses doigts à ses lèvres, les regarda comme si c’était la première fois qu’il les voyait et réalisa enfin ce qu’il c’était passé. Il leva un regard horrifié vers le sentier où avait disparu Kyo et posa sur les alentours un regard perdu avant de rejoindre avec une lenteur inquiétante sa chambre.
 
 
**************
 
            Mon petit frère adoré,
 
            Je ne sais pas ce qui se passe avec moi. Je crois que je suis vraiment ‘déséquilibré’ comme disait le juge…Je ne sais vraiment pas ce qui cloche et ça m’énerve ! J’aimerai te parler de vive voix de tout ça pour avoir ton avis mais je dois me contenter de ces lettres pour te faire part de mes problèmes.
            Aussi bizarre que ça puisse paraître, mon problème principal n’est pas cette institution gentiment choisie par nos chers parents (rappelle moi de les faire interner dans un asile quand j’en sortirai s’il te plaît), mais moi. Je t’imagine froncer le nez en lisant ça mais rassure toi, ce n’est pas du baratin de psychiatre ou un lavage de cerveau destiné à me rendre tout poli et serviable. Je m’en suis rendu compte moi-même, et je n’aime pas ça du tout.
            Quel genre de problème ? Encore et toujours le bon petit hentai que je suis et qui fait des siennes à la vue de n’importe quelle paire de fesses digne de son regard expert et critique. Mais si avant ça ne me dérangeait pas du tout, aujourd’hui je me dis que je devrais me faire bonze. Tu dois te demander ce qui peu me perturber à ce point et je voudrais bien pouvoir le formuler autrement, mais la vérité ne peut pas être arrangée cette fois : j’ai des vues sur un mec.
            Tu ne peux pas savoir à quel point j’ai honte ne serait-ce que de l’écrire, mais moi, Daisuke Ando, le pur hétéro, je suis en train de craquer sur un garçon. Tu me diras, quand on le regarde, on a plutôt l’impression d’être en face d’un ange, avec ses grands yeux marrons, sa petite bouille toute ronde et ses cheveux d’un blond très pâle…Tu vois mon problème ne ? Même dans mes lettres je suis obligé de penser à lui d’une manière inhabituelle pour moi (et c’est la sixième fois que je recommence). Il ne m’obsède pas, ce n’est pas comme dans les romans à l’eau de rose où je suis censé ne penser qu’à lui tout le temps…Mais je ne peux pas m’empêcher de le faire quand je regarde ce jardin qu’il aime tant ou tout ce que je me rappelle l’avoir vu toucher…En fait si, il m’obsède quand même un peu…
            Je ne comprends pas pourquoi ça m’arrive. Je n’arrive pas à me faire à l’idée que j’ai des vues sur un garçon (bon sang Shin-chan si tu voyais ses fesses… !). Et pire d’ailleurs. Parce que le garçon en question, je l’ai embrassé hier après midi, enfin, cet après midi…Ca m’arrange pas d’écrire la nuit. Bref, je l’ai embrassé sans m’en rendre compte et c’était pas vraiment ce qu’on pourrait qualifier de chaste baiser. J’ai reprit conscience avec lui blottit contre moi et mes bras le serrant à la taille. Toi tu dois trouver ça mignon, mais moi je trouve ça dérangeant. Je t’ai pourtant vu avec un de tes ex avant, mais le fait que ça s’applique à moi change vraiment ma perception de l’homosexualité (t’inquiète poussin je t’aime toujours autant).
            En parlant d’homosexualité, tu crois que je le suis ? Il n’y a aucune fille ici donc je ne pourrai pas te dire si c’est juste une envie passagère, mais c’est vraiment ce que je souhaiterai, que ça soit passager…Parce que je ne sais vraiment pas comment je pourrai gérer ça.
Là, tu dois sûrement te retenir de rire (je te connais ne nie pas !) mais mets toi à ma place : si tu venais à reluquer une fille, tu te sentirais comment vis-à-vis de tes préférences présentes toi ?
            J’espère sincèrement que tu pourras m’aider parce que là, je crois que cette histoire va me rendre insomniaque.
            Tu me manques petit frère et je te promets que dès que je sors d’ici je t’achète une énorme peluche de chien et une nouvelle Ludwig.
 
Je t’adore, Die-chan (le plus paumé des grands frères)
 
P.S. : Tu crois qu’on pourrait parler de très grand détour dans le chemin de la vie dans mon cas ?
 
 
A suivre….
 

 
Dernière phrase = petit clin d’œil à ma discussion avec je-sais-pu-qui sur msn (venez toutes nombreuses chères lectrices de fics, on s’ennui jamais :p)
J’en ai bavé pour l’écrire (comme les autres me direz-vous) et Yui m’a même menacée d’un Gackt pour me booster dans l’écriturage.
Que d’opprimassions donc…v_v
 
Devilou-chan ^_-

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